Nous partons en voilier pour un tour de la Méditerranée avec l’insouciance de ceux qui savent qu’ils vont vivre leurs rêves.
Depuis de nombreuses années nous mûrissons ce projet. Entre navigations estivales pour infuser la passion et organisation professionnelle réfléchie pour cela, nous entretenons le rêve. Cependant, tiraillés entre nos doutes, nos appréhensions et notre soif de vivre l’aventure, nous ne trouvons pas le bon moment. Les années passent.
2017 est là.
Puis tout à coup, une fenêtre météo s’ouvre, l’évidence saute aux yeux. Nous avons les moyens, les enfants ne sont ni trop grands, ni trop petits, et nous… nous on est prêts, c’est maintenant ou peut-être jamais. Le plus dur est de fixer une date. Ce sera avril 2018. Et pour s’assurer que nous ne reviendrons pas en arrière, nous l’annonçons tout de suite, à qui veut l’entendre.
Le reste est dense mais étrangement simple. Le bateau ? On savait déjà en 2010 que ce serait un RM. Le trajet ? On abandonne l’Atlantique pour la Méditerranée et les enfants sont missionnés pour tracer le projet sur une grande carte marine. Le financement ? quelques coups de fils, on fait tapis et on verra bien. L’école ? Pas insurmontable.
Ça y est !
Le voyage est là, il nous appelle, nous voilà aspirés et nous voguons avec enthousiasme vers de magnifiques découvertes.
La découverte de l’autre. Nous voulons expérimenter de nouvelles manières de vivre, comprendre les anciennes civilisations, fouler trois continents. Nous allons au devant de belles rencontres.
La découverte de la nature, de la mer, de la terre. Notre voyage est résolument écologique. Pisco est un bateau en bois, équipé pour être en quasi autonomie énergétique et nous allons privilégier un mode de vie simple.
La découverte de soi : l’autonomie, le partage, la bienveillance, l’ouverture au monde. Nous allons vivre au rythme du vent, sans contrainte de temps.
C’est aussi un défi sportif, en équipage réduit, sacré challenge !
Enfin, dans le détroit de Messine, à Samothrace ou à Rhodes si le large nous appelle comme les sirènes de l’Odyssée, nous les écouterons et à l’inverse d’Ulysse, nous détacherons nos liens pour préparer notre plus long voyage.
Alors le monde entier nous tend les bras et « All orange the world » prendra tout son sens.
Thomas, Stéphanie, Pia, Oscar et Clovis